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Investir dans la formation de qualité des sages-femmes est une stratégie efficace pour réduire la mortalité maternelle et néonatale et améliorer la santé sexuelle, reproductive, maternelle, néonatale, infantile et adolescente (SRMNEA). Quatorze (14) enseignants infirmiers viennent de terminer avec succès leur formation de reconversion en sages-femmes à l’Institut Supérieur des Techniques Médicales (ISTM) Kinshasa.

Venus des provinces du  Kasaï Central, Kasaï et Kasaï Oriental, ces anciens enseignants infirmiers conduisant la formation aux sages-femmes dans les institutions de formation des sages-femmes dans ces provinces ont bénéficié de UNFPA de bourses d’études pour une formation de 18 mois à l’ISTM Kinshasa, une institution pilote pour le programme Sage-femme, qui a une expérience de plus de 5 ans dans la formation à la reconversion et bien dotée en terme de corps professoral et d’équipement didactique.


Les boursiers de UNFPA formés à l'ISTM

Stratégie pour augmenter le nombre et qualité de la formation des sages-femmes en RDC

La RDC est un vaste pays avec d’énormes défis en termes de réduction de la mortalité maternelle. UNFPA accompagne le gouvernement Congolais à travers le ministère de l’enseignement supérieur et universitaire, dans la mise en place de la filière de reconversion des infirmières en sages-femmes dans les ISTM à travers le pays. Ce qui permet d’augmenter le nombre de sages-femmes dans les provinces où le besoin est très important.

La formation sage-femme est restée pendant de longues années dépendante de la filière infirmière en RDC. Lors de son autonomisation, elle ne comptait pas suffisamment d’enseignants sages-femmes. Depuis 2013, UNFPA accompagne les ISTM dans la formation initiale des sages-femmes en contribuant à l’élaboration d’un programme basé sur les compétences et répondant aux normes de la Confédération Internationale des Sages-femmes (ICM). Ce programme a prévu 2 filières à savoir la formation initiale à l’entrée directe et la filière de reconversion des infirmières en sages-femmes.

Par ailleurs, une des stratégies adoptées pour augmenter le nombre de sage-femme a consisté de mettre en place la reconversion qui permet aux infirmiers gradués de se reconvertir en sages-femmes en 18 mois de formation. C’est dans ce cadre que UNFPA a octroyé des bourses d’études aux enseignants infirmiers ayant déjà suivi une formation en pédagogie avancée, pour la filière de reconversion en sage-femme à l’ISTM/Kinshasa. L’objectif de cet appui est de doter les ISTM ciblés en enseignants sages-femmes qui pourront assurer une formation de qualité aux étudiants en filière de reconversion des infirmières en sages-femmes  et en formation initiale directe dans les ISTM de leurs provinces respectives.

La stratégie utilisée en RDC pour augmenter le nombre de sages-femmes et améliorer les compétences de ces dernières, a pour ambition que les sages-femmes formées puisse posséder des compétences correspondant aux normes internationales.


En pleine simulation

Des vrais ambassadeurs

Les boursiers de UNFPA ont promis d’être des ambassadeurs de l’enseignement supérieur et universitaire de la RDC partout où ils iront pour valoriser la profession Sage-femme. Quelques lauréats ont parlé : 

Pauline Tshiyoyo Batambe,

j’ai bénéficié d'une bourse d'étude de UNFPA. En commençant ma formation, je pensais qu'être une infirmière suffisait pour assurer des accouchements sécurisés. Mais à travers les enseignements et les stages effectués, j'ai pu comprendre qu'être Sage-Femme est une profession spéciale à part entière et très prenante. Ce que j'ai beaucoup apprécié, c'est la rencontre avec l'autre avec les soins humanisés. Cette approche est très différente avec ce que j'avais toujours pratiqué en tant qu'infirmière en maternité ».


Pauline Tshiyoyo Batambe, Enseignante sage-femme ISTM Kananga

Théodore Tshisuyi Mayaya,

le jour que j’ai été sélectionné par mon établissement pour des études sage-femme, j’avais l’impression d’être perdu. J’étais surpris d’entendre pendant la présentation du programme que les causes pour lesquelles les enfants et les femmes perdent la vie pouvaient être évitées par le concours de la sage-femme professionnelle.  Cet exposé est resté mon leitmotiv durant la formation.  Au début de la formation, j’avais l’idée que ça serait la répétition de ce qu’on avait appris et faisait étant infirmier. Mais à ma grande surprise, la sage-femme est autre chose que ce que je m’imaginais ».

Tout en remerciant UNFPA pour cette stratégie, le chef de section adjoint de la filière sage-femme à ISTM Kinshasa, Monsieur Aloma Amisi,

avec une pédagogie taillée sur mesure à leur niveau, les finalistes ont compris et intériorisé les enseignements dispensés afin de les mettre en pratique. Aujourd’hui, ils ont compris que jadis ils n’étaient pas des sages-femmes. Ils doivent défendre la profession partout et faire comprendre aux prestataires dans les maternités et infirmiers, qu’ils ne sont pas des sages-femmes. Pour devenir une sage-femme, il faudrait passer par une formation ».

Cette expérience a permis à l’UNFPA d’échanger avec le Ministère de l’enseignement Supérieur et Universitaire de la RDC, afin de dupliquer la même expérience en utilisant les ISTM dotés en enseignants sages-femmes. Ainsi, les filières de reconversions des infirmières en sages-femmes seront ouvertes dans les ISTM ayant des enseignants sages-femmes formés pour que ces derniers puissent former des infirmiers et des enseignants infirmiers à la filière de reconversion des infirmières en sages-femmes pour des provinces voisines.